top of page
02. BAL, salle des émaux champlevés - credit photo ville de limoges.JPG

HISTOIRE

Un bref résumé pour comprendre la naissance et l'évolution de ce savoir-faire.

HISTOIRE

Le premier épanouissement local de l’Email à Limoges est connu dès le Moyen-âge sous l’expression d’« œuvre de Limoges ». Il s’agit d’émail champlevé sur cuivre et c’est à Limoges que cette technique connaît un développement aussi remarquable que durable puisqu’elle se maintient avec succès plus de deux siècles.

 

Avec la Renaissance apparaît à Limoges une nouvelle forme d’expression. L’émail est utilisé comme un médium pictural : la matière devient elle-même motif, recouvrant désormais totalement le métal du support. Cette technique modifie complètement la pratique du métier  ainsi que le regard porté sur les émaux. Les motifs religieux laissent de plus en plus de place aux représentations mythologiques et aux portraits.

Léonard LIMOSIN (1505-1577) deviendra ainsi peintre-émailleur au service du Roi François Ier dès 1530.1530 sera aussi la période à laquelle apparaissent les premiers émaux réalisés au « blanc limoges » : les grisailles.

 

En 1804, avec la mort de Jean-Baptiste NOUALHIER, disparaît la dernière lignée de Maîtres Emailleurs de Limoges.

L’Email connaît alors à Limoges une certaine désaffection pendant plusieurs décennies. 

Une trentaine d’années plus tard l’Email renaît doucement de ses cendres « le goût de notre époque semble se porter à faire revivre les industries des âges précédents (…) et que celle sur l’émail, dont on est près de retrouver le procédé, peut, d’un jour à l’autre être exercée de nouveau à Limoges » (1837 – L’Itinéraire de l’Empire Français).

Origines

Depuis près d'un millénaire, l'art de l'émail contribue à la renommée de Limoges. Les Scythes qui vraissemblablement introduisirent cet art en Chine

par les Indes, pratiquaient déjà l'émaillage.

Puis les Egyptiens, les Phéniciens et les Assyriens maintinrent la tradition. 

Au Xè siècle av. J.C , Democrite d'Abdère inventa l'art d'imiter l'émeraude.

Au 1"è siècle, les Orientaux avaient acquis une grande habilité dans l'art

de fabriquer des objets réhaussés par l'application d'émaux colorés. 

Les émailleurs de Djepour, de Lahore dans l'Inde Centrale, de Bénarès sont considérés comme les plus habiles; il est difficile dans les autres pays de

rivaliser avec ces villes pour l'émaillage de l'or, pour les tons rubis,

vert émeraude, bleu saphir. 

L'émail fut ensuite travaillé à Cologne. De Cologne, les secrets de métier sont apportés à Limoges où au début du 15è siècle, furent développés les émaux champlevés et cloisonnés. Jusqu'au 17è siècle, l'art d'émailler continua à se développer et certains orfèvres et artistes se rendirent célèbres par son application au domaine de la bijouterie, de la verrerie et surtout l'orfèvre religieuse. 

Au 20è siècle, l'émail connaît un développement important. 

Aujourd'hui, les émailleurs envisagent l'émail comme une matière au service

de leur propos artistique et une recherche vers d'autres applcations dans le Design, l'Architecture, le mobilier, etc ...

Au milieu du XIXème siècle on distingue  l’émail des peintres (ou « émaux limousins ») à l’émail des orfèvres dans lequel l’émail est guidé par un travail préalable du métal (champlevé, cloisonné, rond-bosse)

 

L’exposition du Centre de la France en 1858 à Limoges est une charnière importante dans la résurrection de l’émail de Limoges.  

 

De 1900 à 1937 les émaux Limousins vont oscillés entre traditions et ruptures. Les courants de l’Art Nouveau et de l’Art Déco vont faire naître une nouvelle génération d’émailleurs. De nombreux émailleurs de cette époque ont une formation de céramiste (Paul BONNAUD, Jules SARLANDIE, JB ISSANCHOU…)

L’Art Déco est le style qui va le plus permettre à l’émail de Limoges de pénétrer  le cadre de vie de la société. C’est le début d’une irrésistible réussite pour un nouveau foyer d’émailleurs évoquant l’idée d’une « école de Limoges ». (Léon JOUHAUD, Camille FAURE, Alexandre MARTY…)

En 1937 les Emailleurs créent la première Chambre Syndicale des Emailleurs Limousins.

 

Confronté aux difficultés générales liées au conflit mondial (1939-1945) c’est sur une nouvelle génération que l’émail de Limoges va devoir compter pour perpétuer son Histoire. Il est communément admis que l’émailleur Georges MAGADOUX est à l’origine d’une revitalisation de l’art de l’Email après-guerre à Limoges. 

En 1971 naît la première biennale internationale de l’Email à Limoges laissant émerger un nouveau courant en rupture avec l’émail traditionnel en vigueur (Boris VEISBROT, Henri CHERON, Monique DUBAN, Simone et Christian CHRISTEL…).

1994 marquera la fin des biennales de l’Email à Limoges.

En 2004, après un changement de statuts la Chambre Syndicale des Emailleurs Limousin évolue vers un Syndicat national (SPEF).

Le Syndicat, alors présidé par Patrick RATHONIE, en collaboration avec l’association APPEL qu’elle a initiée (Association Pour la Promotion de l’Email de Limoges), va travailler pour permettre la création d’une Maison de l’Email qui verra le jour en 2006.

Cette structure ne survivra pas aux difficultés économiques et ferment ses portes début 2016.

 

Aujourd’hui une nouvelle génération d’émailleurs, pleine d’idées, d’envie et de talent, commencent à écrire un nouveau chapitre à cette fabuleuse histoire de l’Emaillage su métaux.

 

Source : « L’art de l’émail à Limoges » - Jean-marc FERRER (Historien, spécialiste des arts décoratifs du limousin) – Véronique NOTIN ( Conservateur du Musée des Beaux-Arts de Limoges) - 2005

bottom of page